Dans les pays anglo-saxons, la rémunération est individualisée et variable, ce qui suscite en général automatiquement la motivation. Les plus grandes entreprises mettent en place des systèmes d'évaluation complexes, que l'on retrouve d'ailleurs dans la majorité des multinationales en Europe. Ainsi, tous les salariés d'IBM en Europe ont-ils un salaire variable. Selon le principe de la rémunération cafétéria (flexible benefit), le salarié britannique choisit d'autre part le type de protection sociale que doit lui verser son employeur (assurance facultative et de prévoyance), le paiement immédiat ou différé avec intérêt des salaires, le versement de congés payés, la participation aux bénéfices, etc. Ces systèmes peuvent difficilement être transposés dans les autres pays européens, car l'essentiel des incitations proposées y sont déjà acquises de plein droit par les employés.

Certains pays d'Europe du sud sont également adeptes de la rémunération individualisée. En Italie, les salaires individualisés orientés vers la performance sont répandus. En Espagne, l'augmentation des salaires étant très encadrée, les sociétés recourrent massivement aux primes. Bien que les systèmes d'évaluation soient peu développés, au moins 90 % des cadres espagnols ont un salaire variable. Et ce sans compter les suppléments de rémunération en liquide, non déclarés. Dans les grandes entreprises telles que Seat, Telefonica et dans les établissements financiers en général, les primes permettent souvent de doubler le salaire.

Les systèmes de primes fonctionnent bien en Allemagne, à tous les niveaux de responsabilités. Volkswagen a expérimenté avec succès une formule selon laquelle un salaire de 2500 euros par mois était versé à un collectif de 5000 ouvriers, si l'objectif de produire 1000 véhicules par jour, en respectant les 48 heures hebdomadaires maximum de temps de travail, était atteint. Chez Siemens, le projet 3I (initiatives, impulsions, idées) prévoit l'octroi de primes de 15 euros à 30 000 euros selon la qualité des idées sur le travail et l'entreprise.

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